statc J£w$ Got Mon€¥: décembre 2012

lundi 17 décembre 2012

Israël: un rapport sur la pauvreté qui fait froid dans le dos…



De plus en plus de familles israéliennes se retrouvent sans nourriture et sont forcées d’envoyer les enfants mendier. Voilà en substance ce qu’annonce un très sérieux rapport rendu par l’organisation Latet.
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Le rapport 2012 de la pauvreté dresse un terrible constat. Latet, un groupe de coordination non gouvernemental aux organismes d’aide alimentaire en Israël, a révélé que 10 pour cent des enfants qui vivent dans des familles pauvres ont recours à la mendicité. 10% aujourd’hui alors qu’ils n’étaient « que » trois pour cent en 2011. Le rapport a également révélé que 50% des enfants de familles en difficulté ont été obligés de travailler pour aider leur famille. En fin de compte, 18% des enfants à risque ont abandonné l’école pour rejoindre le marché du travail.
Parmi ceux qui luttent pour se nourrir, 27% des parents ont déclaré que leurs enfants et eux avaient parfois passé une journée entière sans manger, soit une augmentation de 21% par rapport à 2011. Presque tous les répondants, 95%, ont indiqué qu’ils étaient tenus de renoncer à certains éléments de base en raison de leur situation financière et 63% ont dit qu’ils ne pouvaient pas acheter les médicaments dont ils ont besoin pour maintenir leur santé.
Les problèmes chez les familles en difficulté ont une influence politique significative. Une autre partie de l’enquête se concentre sur le grand public. On y apprend que 69% des israéliens considèrent la pauvreté comme le problème le plus urgent auquel l’Etat doit faire face, plus important même que la sécurité. Quand il s’agit de choisir un parti pour lequel voter, 56% ont déclaré que les politiques sur la pauvreté auront une influence importante sur leur choix, et 42% ont cité le gouvernement comme étant responsable de la situation actuelle sur la pauvreté.
Le rapport complet sera présenté lors de la conférence annuelle de Latet, lundi, en présence des candidats des partis politiques en lice pour les élections du 22 janvier.
Par Lola Perez – JSSNews

lundi 10 décembre 2012

'Jews got money' : Le documentaire qui enquête sur les Juifs pauvres


Si le cliché éculé rabâche jusqu’à l’entêtement combien les Juifs sont riches, qu’en est-il des Juifs pauvres ? Qui sont-ils ? Où les trouve-t-on ? Ce sont les questions posées dans Jews Got Money, premier documentaire du réalisateur français Sacha Andreas, une enquête à l’histoire un peu folle et finalement très juive qui mérite d’être racontée.
Comment vient donc l’idée d’un documentaire sur les Juifs pauvres ? Andreas témoigne : « A l’époque, j’habitais au Brésil, et le film La petite Jérusalem, sur des Juifs pauvres de Sarcelles (ville de banlieue parisienne), avec Elsa Zylberstein, est passé à la télévision. Un ami brésilien, d’abord étonné, m’a dit qu’il trouvait ça intéressant de montrer dans un film des Juifs qui ne soient pas riches, comme on le pense trop souvent. J’ai immédiatement tilté en me disant que là, il y avait quelque chose à faire, une information à porter, et le titre, Jews Got Money, m’est venu immédiatement ». Ainsi germe l’idée du documentaire. Mais pour S. Andreas, le plus dur s’annonce. Sollicitant les institutions juives françaises, ainsi que de nombreuses personnalités françaises susceptibles, selon lui, de soutenir son projet, le réalisateur ne voit aucune porte s’ouvrir. Peur de voir certains propos mal interprétés, gêne à évoquer le dénuement de certains coreligionnaires : le sujet effraie jusqu’à devenir tabou. Prouver l’inverse du cliché concernant les Juifs et l’argent ne constitue pas un objectif premier pour la communauté juive française; celle-ci, méfiante, préfère simplement ne pas communiquer sur le sujet.
Face aux divers refus essuyés dans l’Hexagone, le réalisateur et sa femme (qui, détail intéressant, ne sont pas juifs) décident alors de tenter leur chance outre-Atlantique. A New York, avec 2.000 $ en poche, le couple rompt avec son impatience et s’attèle au tournage d’un documentaire construit autour d’un assemblage intelligent d’interviews de divers responsables des communautés juives new-yorkaises. New York où les langues se délient plus facilement qu’à Paris. De la Free Burial Association offrant des services funéraires aux Juifs démunis à l’organisme centralisant les présidents des grandes associations juives américaines,le documentaire Jews got Money propose, 40 minutes durant, une plongée sans artifice dans le monde des Juifs pauvres.
A la recherche d’un distributeur et de partenaires, le documentaire fait actuellement le tour du monde des festivals. Pour l’heure, ceux que le sujet intéresse pourront trouver la bande-annonce du documentaire de Sacha Andreas sur www.youtube.com.
Mardi 4 décembre 2012
Laurent-David Samama
http://www.cclj.be/article/1/3923

Belgique : La communauté juive connaît la crise


Si les clichés évoquant l’aisance financière de notre communauté abondent, la réalité semble pourtant d’un autre ordre sur le terrain. A côté d’une portion de privilégiés, les associations juives d’aide aux plus défavorisés restent bien conscientes des conséquences d’une crise économique qui n’a pas fini de faire des ravages.
Source de rentrées essentielle pour de nombreuses organisations sociales communautaires, la « Centrale d’œuvres sociales juives de Bruxelles » est née en 1953, dans le but de recueillir des fonds pour les six œuvres qui y sont affiliées, consacrées surtout à la reconstruction de l’après-guerre. « Au lieu de six collectes, une collecte » expliquait son premier président, Max Gottschalk. « (…) un appareil efficient pour toucher tous ceux désireux de prendre leur part de responsabilité dans le soulagement des misères créées par l’Hitlérisme ». Au fil des ans, les bénéficiaires ont changé de nature. La Centrale s’est alors mise à subsidier des activités charitables, culturelles et éducatives, avant de se recentrer sur le social, suite à une loi plus restrictive. « La tradition millénaire de la “Tsedaka” s’est maintenue, comme le principe d’une collecte unique, évitant aux gens d’être sollicités de toutes parts » souligne l’actuel président, Thomas Gergely. « Grâce aux dons, nous subsidions aujourd’hui une dizaine d’organisations selon leurs nécessités : écoles juives, home, crèches, mouvements de jeunesse, Service social juif… Le nombre d’indigents augmente mais la conjoncture actuelle rend la collecte plus difficile ».
La tête hors de l’eau
En première ligne des organisations venant en aide à la communauté, le Service social juif (SSJ anciennement AIVG), créé en octobre 1944, multiplie les aides concrètes et services aux plus défavorisés. Après deux ans d’absence, son dîner de collecte du 28 mars révèle la dégradation de la situation. « Dans la communauté juive comme ailleurs, de plus en plus de gens sont surendettés » explique son directeur, Daniel Berman. « On invoquait avant l’obtention de crédits faciles, l’augmentation des frais en énergie. Actuellement, c’est plutôt dans la perte d’emploi des cadres que réside le danger, en dehors d’une catégorie plus fragilisée pour des raisons psycho-sociales. Avec cette difficulté pour les indépendants de pousser la porte d’un service social, une barrière que nous essayons chaque jour de faire sauter». Outre un soutien psycho-social et matériel de 150.000 euros par an (grâce aux subsides de la Centrale, de la Claims Conference, de la Fondation du Judaïsme, et aux dons) et la médiation de dettes, le Service social juif apporte des aides régulières ou ponctuelles individualisées en soins de santé, alimentation, chauffage et logement à plus de 150 personnes chaque année. « Un vestiaire (vêtements de seconde main), une voiture avec chauffeur pour les personnes âgées et invalides et des aides ménagères à tarif social sont également mis à disposition, dans la mesure de nos possibilités » poursuit Daniel Berman. « Avec toujours cet objectif : que nos bénéficiaires puissent garder la tête hors de l’eau tout en ayant une position émancipatrice ». L’aide financière apportée pour les colonies de vacances et mouvements de jeunes demandera ainsi la participation du mouvement, des parents et du SSJ à concurrence d’un tiers chacun. « La grande majorité du public que nous aidons matériellement reste toutefois composée de pensionnés » précise le directeur qui explique cette forte proportion par une baisse de revenus supérieure à cette période de la vie et une tendance à la diminution de la solidarité familiale pour des raisons sociales. Dans des situations plus spécifiques, le SSJ collabore avec d’autres organisations communautaires, comme des rabbins et leurs réseaux d’entraide, l’Heureux Séjour ou Beth Lechem (voir encadré). Ce fut aussi le cas avec « Ezra » il y a quelques années. Cette initiative d’une poignée de particuliers a malheureusement perdu un peu de vitesse aujourd’hui, faute de temps. « Notre objectif était d’aider la communauté juive dans le besoin en impliquant les enfants dans nos actions » explique Benny Luchs, « le rabbin Haddad m’aidant à identifier les cas les plus nécessiteux ». L’épouse de ce dernier, Batcheva, continue d’être sollicitée par les familles pour une aide morale et matérielle. « Je reçois encore des dons que je redistribue sous enveloppes dans la plus grande discrétion » affirme-t-elle.
Etalement des paiements
Du côté des écoles et des mouvements de jeunesse, la crise ne passe pas non plus inaperçue. « Un de nos credos a toujours été de permettre à tous les enfants de partir en mahane » confie Mikha Weinblum, directeur de la Maison des Jeunes du CCLJ. « La JJL compte effectivement quelques familles qui paient un tarif réduit voire symbolique, fixé au minimum de 6 euros par jour. Mais il semble évident que depuis un an, ils sont plus nombreux à faire des choix, certains parents indépendants demandent un étalement des paiements, d’autres préfèrent ne pas inscrire leurs enfants plutôt que de tenter un arrangement financier ». La fréquentation du mouvement s’en ressent pendant les vacances, ce, en dépit des Keren Mahanot (« Yom Israël » pour le mahane Israël, quiz annuel du CCLJ…), organisés pour aider ceux qui rencontreraient justement des difficultés. Les madrihim ont également organisé en début d’année une récolte de matériel scolaire, au profit du Service social juif et de la commune de Saint-Gilles. « On se rend compte que même acheter des cahiers et des bics n’est pas toujours facile » relève Mikha Weinblum. Les économes des écoles juives confirment les effets de la crise, avec une augmentation des demandes d’étalement des paiements. « Deux fois plus de parents qu’il y a cinq ans rencontrent des difficultés financières » estime le président d’un conseil d’administration. « Vingt pour-cent des familles ne paient que la moitié des frais scolaires (cantine, voyage scolaire, photocopies, frais de garde…) et nous devons beaucoup plus travailler pour récolter les dons ». Certains établissements couvrent les frais de cantine des enfants nécessiteux par l’intervention de sponsors, d’autres ont annulé un voyage scolaire jugé trop coûteux. Plusieurs parents enfin ont préféré décliner l’invitation au dîner de collecte. Réelles conséquences de la crise ou changement de priorités, la communauté juive ne semble en tout cas pas à l’abri des aléas économiques de notre société. L’image réductrice et pourtant répandue d’une « communauté aisée » ignore en effet de tristes réalités. Celles dont de nombreuses institutions juives qui constituent le tissu de notre communauté sont chaque jour les témoins.
Pratique - Centrale d’œuvres sociales juives av. Henri Jaspar 91/11, 1060 Bruxelles Tél. 02/538.80.36 - Service social juif av. Ducpétiaux 68, 1060 Bruxelles Tél. 02/538.81.80 - Beth Lechem square de Biarritz 6, 1050 Bruxelles
Beth Lechem : des chèques alimentaires salvateurs La plus ancienne œuvre de charité juive (1936) vient chaque année en aide à une centaine de familles particulièrement démunies.
Aidée par la Fondation du Judaïsme, la Centrale et la Fondation Haïm, Beth Lechem (Maison du Pain) constitue le « dernier filet de protection » de la communauté avant la détresse la plus totale, estime Serge Haberman, président de l’association depuis 15 ans. Quand il n’est pas déjà trop tard. « On vient de nous parler d’un Juif qui dort à la Gare centrale depuis 15 jours. Dès demain, nous lui apporterons des chèques alimentaires ! ». L’avantage du système : il ne coûte rien ou presque, les huit membres de l’association sont bénévoles, il n’y a ni local, ni salaire, peu de formalités. « Les dons qui nous arrivent sont reversés dans leur totalité, c’est notre force » soutient Serge Haberman. « Nos seuls frais sont les timbres qui nous permettent d’envoyer les chèques chaque mois, soit 600 euros par an ». Les particuliers dans le besoin sont renseignés par le Service social juif, le Consistoire, des rabbins ou d’autres personnes de confiance, et reçoivent un nombre de chèques variable selon leurs problèmes et leur composition de ménage. Laïques, religieux, enfants cachés « qui ne sont jamais parvenus à se reconstruire et à s’intégrer après la guerre », retraités aidés parfois jusqu’au terme de leur vie, mais aussi des jeunes et des femmes isolées avec enfants, de plus en plus… « Nous avons encore reçu trois nouvelles demandes cette semaine » regrette le président. Grâce à un partenariat de 20 ans avec Delhaize, qui émet gratuitement les chèques, ce sont près de 60.000 euros de chèques alimentaires (valeur : 14€ l’unité) qui sont ainsi distribués chaque année. Les bénéficiaires remettent leurs chèques au supermarché qui reçoit la contrepartie de Beth Lechem. «Petit déjà, avec ma mère, j’allais apporter des vêtements et de la nourriture aux plus défavorisés » se souvient Serge Haberman. « J’estime que le devoir d’un être humain est de soulager la détresse des siens ». Economiste de formation, il s’agace : «L’opulence des Juifs, c’est faux ! Beaucoup vivent petitement, une bourrasque suffit alors à vous désarçonner. Notre communauté suit l’évolution de la société et voit, comme elle, lentement disparaître la classe moyenne. En trois ans, nous avons constaté une augmentation de 10 à 15% des personnes en détresse. Maladies, pertes d’emploi, faibles ressources, nous ne sommes pas épargnés ». Les lettres de reconnaissance des bénéficiaires témoignent de la nécessité du travail : « Sans vous, je ne pourrais pas manger » écrit une femme. « Vous êtes arrivé au bon moment » soutient une autre. « Vous m’avez fait connaître la différence entre vivoter et vivre tout simplement » confie un troisième. En raison de l’augmentation du coût de la vie, Beth Lechem a décidé spontanément d’augmenter le nombre de chèques distribués. «Si vous décidez d’aider, vous devez le faire bien » conclut Serge Harbeman.
Mardi 3 mars 2009
Géraldine Kamps
http://www.cclj.be/article/39/361