statc J£w$ Got Mon€¥: novembre 2014

vendredi 14 novembre 2014

Il paraît qu’il y a des juifs pauvres ! Incroyable, non ?




Des Juifs il y en a de toutes sortes. Des biens. Des pas biens. Des gros. Des maigres. Des intelligents. Des cons. Des de droite. Des de gauche. Et a priori, selon la vox populi, ils se tiennent tous les coudes. Mais des Juifs pauvres ?

Eh bien il y en a. Sasha Andréa les a vus et les a filmés. A New York, où un Juif sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Pourquoi à New York et pas à Paris ? Sans doute parce que la métropole américaine est la plus grande ville juive du monde. Et peut-être aussi parce que c’est là-bas que se trouvent les sièges de quelques très grandes banques (juives).

En effet, comme nul ne l’ignore, qui dit banque dit Juif, qui dit argent dit Juif, qui dit profit (avant c’était l’usure) dit Juif. Le film de Sasha Andréa s’appelle d’ailleurs "Jews got money" ("Les juifs ont de l’argent") et s’acharne, de façon convaincante, à montrer le contraire de ce qui est dit dans le titre. Combat du pot de terre contre le pot de fer. Dans l’imaginaire populaire le Juif reste durablement associé à un autre titre (de Woody Allen celui-là) : "Take the money and run" ("Prends l’oseille et tire toi").

C’est le drame d’Ilan Halimi, jeune Juif enlevé et torturé à mort "parce qu’il devait avoir de la thune" qui a été le déclencheur du documentaire. Youssouf Fofana et le Gang des Barbares ne se pensaient pas vraiment antisémites. Ils étaient seulement et très intimement persuadés que les Juifs étaient riches et qu’ils se tenaient les coudes dès que l’un d’entre eux étaient dans le malheur. Manque de chance pour eux : la mère d’Ilan Halimi, réceptionniste dans un immeuble, était une Juive pauvre.

On comprend que ça ait pu légitimement énerver Youssouf Fofana. Et c’est peut-être ça qui l’a rendu finalement antisémite… Car s’il y a des Juifs pauvres, où va-t-on ? Comment est-ce possible ? Non, ce n’est pas possible ! Les Juifs pauvres cachent certainement leur magot pour inspirer la pitié… Ou alors, hypothèse dont on voit tous les tenants et aboutissants chez Dieudonné, Soral, et quelques autres, ils sont payés en sous-main, par les banquiers de la même origine qu’eux. Car nul ne peut douter que les rapaces de Wall Street soient avant tout soucieux de détourner l’attention de la montagne de thune qu’ils entassent dans leurs coffres…

jeudi 13 novembre 2014

Non, les juifs ne sont pas tous riches


“Les Juifs pauvres, ça existe ?” C’est suite à cette réflexion de l’un de ses amis, après avoir vu La Petite Jérusalem, que Sasha Andreas décide de faire un film sur un sujet dont on parle peu : la pauvreté au sein de la communauté juive. Mais le cliché selon lequel “les Juifs ont de l’argent” est bien ancré dans les esprits, et la précarité de certains d’entre eux semble être un réel tabou. Pour preuve, deux ans après le bouclage du film, les auteurs de “Jews got money” n’ont toujours pas trouvé de salle pour diffuser leur documentaire.
“Mettre fin à un stéréotype”
“Un Juif new-yorkais sur cinq vit dans la pauvreté”, affirme Anna Heim, productrice du film. L’équipe du film a choisi de concentrer son attention sur New York. Dans leur documentaire de quarante minutes, sociologues, membres d’associations caritatives, représentants officiels de la communauté juive ont la parole. Le réalisateur voulait “mettre fin à un stéréotype dangereux”,  nous explique Anna Heim. Dans une tribune sur le Huffington Post, la réalisatrice racontait:
Il n’y a pas de raison de cacher l’existence des Juifs pauvres. Non seulement cela nourrit l’antisémitisme, mais cela prive aussi les associations qui leur viennent en aide de dons dont elles manquent toujours autant“.
Mais alors que l’objectif du film est de faire prendre conscience d’une réalité, les réactions ont pu être étonnantes, témoigne Anna Heim :
Nous avons même été accusés de créer le cliché sur les Juifs riches“.
Pourtant, le but est bel et bien de souligner un fait qui tient de l’évidence : pourquoi, précisément, n’y aurait-il pas de Juifs pauvres ? “Certaines personnes qui ont vu le film nous ont dit : ‘c’est logique que tous les Juifs ne soient pas riches’. Nous avons mis le doigt sur une évidence”, rapporte la productrice.
Aucun distributeur, peu de couverture médiatique
Alors même que “Jews got money” traite d’un sujet qui se fait rare au cinéma et dans les médias en général, l’équipe du film a eu beaucoup de mal à trouver des financements, explique Anna Heim :
Nous avons donc décidé de le tourner à New York, avec un très petit budget“.
Mais les difficultés ne faisaient que commencer. Si le cliché a la vie dure parmi les personnes non juives, il existe aussi au sein de la communauté juive. “C’est un tabou, répète Anna Heim, les Juifs ont peur d’être mal vus. Il n’y a pourtant aucune raison : il existe de très nombreuses raisons pour lesquels des Juifs vivent dans la pauvreté.” Trouver des témoins et spécialistes qui acceptent de parler du sujet n’a donc pas non plus été chose facile. Et au moment de diffuser le film, tous les interlocuteurs vers lesquels se sont tournés Anna et Sasha ont refusé :
On nous renvoyait souvent vers la communauté juive, qui n’étaient pas plus intéressés que les autres“.
Même problème avec les médias. Anna Heim évoque un article de Rue 89, et quelques-uns dans la presse anglophone. “Mais nous aimerions que les médias français en parlent, regrette la productrice, car nous sommes Français.”
“Nous voulions que les gens voient notre film”
Deux ans après, Sasha et Anna ont trouvé une solution : diffuser le film sur Internet. Il est disponible sur la plate-forme Reelhouse, un site canadien qui permet la mise en ligne de films indépendants. Les internautes peuvent louer ou acheter le film pour un petit prix. Une démarche de dernier recours pour le réalisateur et sa productrice :
Cela risque de compromettre le film de le mettre sur Internet. Nous avons pris cette décision après avoir frappé à toutes les portes“.
Mais une raison a motivé les deux auteurs de “Jews got money” à prendre ce risque :
Nous avons fait ce film pour son message. Nous voulions que les gens le voient“.

http://www.lesinrocks.com/2014/11/13/actualite/jw-got-mone-docu-trouve-pas-distributeur-11535221/ 

vendredi 7 novembre 2014

Le premier documentaire sur les juifs pauvres ne plait pas en France

Screen Shot 2014-11-07 at 14.00.30 PM

« J’ai réalisé le premier documentaire sur les Juifs pauvres à New York« , m’explique Sasha Andreas.

Saviez-vous qu’un juif sur cinq, à New York, vit dans la pauvreté ?

C’est une des réalités qui est décrite dans le documentaire « Jews Got Money », qui détruit les clichés sur le juif et l’argent. Alors que l’antisémitisme, et peut-être aussi une fierté mal placée ont rendu le juif pauvre virtuellement invisible, ce documentaire jette un regard nouveau sur les Juifs sans le sou.
« Toujours étonnant d’être soutenu par Biz Stone, le créateur de Twitter », me dit Sasha :
Et récemment par le professeur Steven Pinker de Harvard :
…Et d’être totalement ignoré dans son propre pays. Malgré ces temps Dieudonnesques, les médias font semblant de regarder ailleurs. Tabou absolu », conclut Sasha.

Guy Kawasaki, ancienne star « chef évangéliste » d’Apple, en parle aussi (et offre un bon de réduction pour visionner le reportage) :
http://www.dreuz.info/2014/11/le-premier-documentaire-sur-les-juifs-pauvres-de-new-york-ne-plait-pas-en-france/