Aux XIVe et XVesiècles, l’interdiction du prêt à intérêt par l’Eglise catholique rendait les activités économiques des juifs et des chrétiens complémentaires
mercredi 15 mai 2019
Aux racines économiques de l’antisémitisme
lundi 29 avril 2019
"LES JUIFS PAUVRES" : UN FILM DOCUMENTAIRE DÉRANGEANT ET INTERPELLANT !!
C’est lui, Sasha Andreas, un bordelais qui a grandi entre Andernos et la ville qui se couche sur la Garonne. Sasha est un réalisateur convaincu qui a connu ses premiers souvenirs de cinéma dans cette ville. Il allait à l'école Montgolfier dans les années 80 à Bordeaux. Ses grands-parents, les Estrabou, tenaient « Le Khédive », un tabac-presse, au 2 allées de Tourny, aujourd'hui rebaptisé « L’Intendant », dont sa famille est toujours propriétaire des murs.
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Le réalisateur plus décidé que jamais souhaite « que ces faits soient plus mis en avant afin de secouer les consciences. Malheureusement, pour une raison que je ne comprendrais jamais, ce sujet dérange ». La preuve, en France, aucune association (juive ou pas) n’a voulu aidé le réalisateur dans son projet. Plus encore : « Quand je contactais des médias juifs français, ils restaient muets. Mais bizarrement, quand j'obtiens, avec difficulté, des articles dans des médias généralistes, l'article est copié/collé par ces mêmes médias....preuve qu'on est sur la bonne voie ».
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Pourquoi la réalisation de ce document ?Le meurtre d'Ilan Halimi m'a fortement poussé de l’avant. De plus, jamais un documentaire sur ce sujet n'avait été réalisé, ça me semblait important d'informer. Certains m'ont dit qu'il n'avait jamais pensé que des juifs pouvaient être pauvres, que ça leur avait ouvert les yeux. Pari réussi donc. Mais ça reste assez confidentiel.
- Quels messages forts vouliez-vous transmettre ?
Je voulais expliquer qu'une grande partie des juifs à travers le monde vivent sous le seuil de pauvreté. Les études sont régulières, disponibles sur plusieurs pays. Ce n'est pas une information cachée. Il suffit de s'y intéresser et surtout de relayer, ce qui est très rare.
- A votre avis, pourquoi votre projet n'a pas eu de soutien, avant son lancement, pendant et après ?Pourquoi aucune association dans mon pays ne m'a aidé est un mystère ? A mon avis c'est un mix de lâcheté, de désintérêt, une envie de "ne pas faire de vagues" et j'irai même plus loin: une envie de coller au stéréotype du juif qui réussit. Nous avons tourné à New York et seul le Huffington Post a bien voulu nous parler. A ce jour aucun média juif US n'a relayé. Montrer des "losers" n'est pas flatteur. Je ressens clairement ça quand je discute avec des américains. Ils font des grands yeux. Là- bas si on est pauvre, c'est qu'on le veut bien. Si on est juif et pauvre c'est qu'on a rien compris. Il faut savoir qu'il y a des juifs new yorkais qui ignorent qu'il y a des juifs pauvres dans leur propre ville.
- Dans le débat en France sur l'antisémitisme, dans quelle optique votre documentaire se positionne ?
J’ai eu cette idée en 2007. J'ai contacté plusieurs personnes afin de le monter. Personne ne répondait. Je sentais que cette montée d'antisémitisme, que certains semblent découvrir seulement maintenant, n'allait pas s'arrêter. L'histoire nous démontre qu'il y a toujours un crescendo. La popularité d'un Dieudonné par exemple est inquiétante. Nous avons fait ce documentaire finalement en 2012 car ça nous semblait utile et complètement coller à son temps. Nous avons tourné à New York car seulement des new yorkais nous avaient répondu. Il aurait été plus simple pour nous de tourner en France, mais malheureusement ça a coincé.
- Mais à sa sortie officielle, votre film documentaire n’a pas laissé indifférent ?
Tout à fait, par exemple, les médias juifs français ne me répondaient jamais, mais ils se font un plaisir de copier/coller ce que j’obtiens ailleurs. Preuve que nous sommes sur la bonne piste. Leur manque d'implication est préjudiciable. Il faut souligner que l'écrasante majorité des gens qui nous soutiennent ne sont pas juifs. Ils perçoivent le problème et prennent le temps de dialoguer avec nous. Il faut de l'action. Je suis très pessimiste. Il ne suffit pas d'appeler "au sursaut" il faut se bouger.
samedi 27 avril 2019
vendredi 26 avril 2019
CRIF/PRÉJUGÉS - LES STÉRÉOTYPES ET PRÉJUGÉS ANTISÉMITES MALFAISANTS
19% des juifs de France vivent sous le seuil de pauvreté
L’urgence se fait sentir dans des villes entières d’île de France plus de 70.000 français de confession juive vivent sous le seuil de pauvreté. Une paupérisation qui ne va qu’en grandissant, impliquant des familles entières, des associations se mobilisent.
Moins de 900 euros par mois
Pour des familles entières de la communauté juive le quotidien se résume à 900 € par mois. D’après Eric Bendrihem de Mazone, notre partenaire, les demandes de colis alimentaires ont augmenté tragiquement et l’association caritative se doit de grossir ses effectifs de bénévoles. Selon Eric Bendrihem; « Certains sont dans une situation de survie, c’est intenable ».
Les statistiques n’offrent pas suffisamment de relief à la réalité de la paupérisation des juifs de France. Une interprétation optimiste permet de dire que 19 % de personnes vivants sous le seuil de pauvreté c’est tout de même 81 % qui « s’en sortent ». Mais ces chiffres sont-ils vraiment proches de la réalité ? Les chiffres du FSJU sont basés sur les demandes de juifs proches de la communauté qui viennent réclamer de l’aide à la synagogue. Mais qu’en est-il des juifs athées, des juifs éloignés des instances communautaires ? Qu’en est-il des couples mixtes, des juifs assimilés ou des descendants de déportés qui ont pour beaucoup anéanti leur pratique du judaïsme ? Ceux-là existent aussi et passent au travers des statistiques.
Ceux qui vivent dans des quartiers défavorisés peinent à s’en sortir. Ainsi l’Est parisien regroupe des familles dans le besoin, des familles souvent monoparentales. Le père a déserté, l’argent manque, l’environnement est hostile.
Les préjugés sont tenaces
L’idée même d’évoquer la pauvreté des juifs de France contredit les préjugés judéophobes de plus en plus populaires. Ainsi les familles juives dans le besoin ayant intégré ces préjugés, n’osent pas sortir du bois. Pour eux, « un juif doit s’en sortir » sans l’aide des autres pour ne pas paraitre ridicule. On assiste ainsi à une clandestinisation de la pauvreté dans les quartiers dits « riches » de l’Ouest parisien, où pour être à la « hauteur du voisinage » on se prive de tout, même de nourriture.